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Amour ou amitié : ces nouvelles technologies qui nous lient

La rencontre est désormais à portée de clic grâce au tchat. Le boom d’internet, qui s’est produit en France dans le milieu des années 2000, a permis de développer la messagerie instantanée. Le tchat est devenu un mode de communication privilégié. Mais comment en est-on arrivé là ?

Le tchat, qu’est-ce que c’est ?

« Salut, ça va ? », « Oui et toi ? ». C’est ainsi que peut commencer le tchat appelé également messagerie instantanée ou dialogue en ligne ou encore clavardage en québécois. Le « chat » est un mot anglais qui signifie bavardage. Ce même mot a donné naissance en France au mot tchat. La prononciation des deux mots est la même. Ceci n’a rien à voir avec la tchatche qui désigne le bagou ou le discours volubile d’une personne. Le tchat permet à plusieurs personnes de communiquer par le biais d’un réseau informatique – internet est le plus connu – en envoyant des messages textuels à des personnes connues ou inconnues de votre carnet d’adresse. La réponse est instantanée. En quelques secondes, votre interlocuteur tape son message et hop ! Vous le réceptionnez aussitôt et ainsi de suite jusqu’à épuisement des neurones… Ce type de bavardage n’a pas de frontière. Vous vous faites des amis aux quatre coins du monde grâce au tchat. La seule barrière est celle de la langue, et encore… « Lol » est l’acronyme connu de tous les tchateurs. En français, on le remplace par « mdr » (mort de rire) car « lol » (laughing out loud) signifie « rire aux éclats ». Mais les discussions restent limitées sans connaissance de la langue de votre interlocuteur : « hello, how are you ? », « euh… ». La majorité des discussions via la messagerie instantanée se forment entre personnes parlant la même langue. Il est même parfois difficile de comprendre des personnes ayant la même langue maternelle que soi. La rapidité du tchat fait des ravages : les normes syntaxiques ne sont pas toujours respectées. Même les plus doués se laissent facilement piéger. Le principal est de comprendre le message de votre interlocuteur pour pouvoir lui répondre. Le tchat a fait naître un véritable langage parallèle. Une même expression est parfois écrite différemment en fonction de la personne à laquelle on envoie le message. Par exemple, les abréviations utilisées ne sont pas forcément celle universelle du dictionnaire. « Tkt pas, je rentre b1tot », « ok, bisous jtm ». Une petite traduction s’impose : « Ne t’inquiète pas, je rentre bientôt », « D’accord, bisous je t’aime ». Certaines de vos expressions entreront peut-être un jour dans le dictionnaire. Le 24 mars 2011, « lol » s’est fait une place dans le dictionnaire de référence de la langue anglaise. A vous de jouer !

Comment le tchat est-il né ?

La messagerie instantanée date de 1969, bien avant internet ! Certains systèmes d’exploitation comme Unix avaient des applications qui permettaient de voir chacune des lettres tapées par une personne utilisant le même système d’exploitation. Les fautes corrigées au fur et à mesure étaient vues par le récepteur du message. Aujourd’hui, il faut attendre que le message soit validé avant de pouvoir le lire. Avec le temps, tous ces systèmes d’exploitation coexistaient sans être compatible. Internet a permis libérer et d’ouvrir les protocoles de communication. En effet, un réseau informatique relie des équipements qui peuvent ensuite transmettre de l’information. Mais il y a des règles à observer. Les protocoles de communication, appelés aujourd’hui protocoles de réseaux, définissaient les normes selon lesquelles les informations circulaient entre ces différents équipements. Aujourd’hui les équipements sont de plus en plus compatibles et performants. On peut se connecter à internet avec un téléphone portable !
L’information circule sans trop d’interdits. Les ingénieurs ont fait d’un système d’exploitation complexe un jouet pour l’utilité de tous. Ce joujou permet de communiquer des informations. Le tchat a bouleversé les habitudes. C’est en quelque sorte une révolution. On ne communique plus qu’en cas de problème mais dans tous les cas de figure même dans les moments les plus intimes. En tchatant, il est même possible d’envoyer des photos de sa vie personnelle à d’autres. Les données, qui circulent, peuvent être utilisées parfois au-delà de la sphère familiale et des amis. Les dérives sont nombreuses et parfois très douloureuses. Mais qui a dit que le progrès n’apportait que du positif dans la vie ? Mais heureusement, les lois sont là pour recadrer l’anarchie ambiante qui régnait à l’arrivée de l’internet. En France, la loi Hadopi ou loi de Création et internet de du 12 juin 2009, complétée par la suite, assure la protection des droits d’auteur sur le net. Même si l’efficacité de la loi Hadopi est souvent remise en question, d’autres lois existent pour la protection des personnes : notamment le respect de la vie privée et le droit à l’image. Ces lois sont valables pour toutes les personnes physiques ou morales (pas uniquement pour les stars même si elles les utilisent plus souvent, notamment contre la presse à scandale).

La liberté de tchater avec ou sans tchatche

N’importe où, avec n’importe qui et n’importe quand, tchater est une distraction à la portée de tous. Il est vrai cependant, qu’une personne ayant beaucoup de bagou, rend la discussion plus attrayante. Mais l’internaute peut se rassurer : le tchat crée la tchatche. La timidité est ainsi endiguée grâce à la pratique du tchat. Dans un café, sous la couette, dans la rue ou encore au travail, tchater devient comme une seconde nature. Le tchateur gagne de l’assurance jusqu’à devenir un vrai tchatcheur. Il devient difficile de vivre sans tchater après avoir créer un véritable réseau avec des personnes de l’entourage. Cependant rien n’empêche de tchater avec le parfait inconnu. Il deviendra une connaissance ou même un ami avec le temps. Les internautes se bousculent plus le tchateur est tchatcheur. Ainsi, devenir une star du tchat est accessible à tous. Cette distraction permet de conforter l’internaute dans l’idée qu’il a les capacités d’un grand communicateur. Le tchateur parle à toute heure... et s’adapte à tous. Capable de tchater avec plusieurs personnes à la fois, l’internaute vivote en parlant à droite et à gauche. Les sujets de conversation sont très variés et généralement classés par catégorie pour ceux qui tchatent sur des sites dédiés à ce mode de communication. Le tchateur s’étonne parfois lui-même de pouvoir parler à autant de personnes. Il peut enrichir ainsi sa culture personnelle. Le tchateur devient un être sociable. Mais attention à ne pas tomber dans l’envers du décor. Une fois le tchat terminé, l’internaute doit rester l’être sociable qu’il était sur le net. Difficile de faire comprendre à ses amis ou à la famille que l’on ne parle que devant l’ordinateur. Le tchateur doit aussi s’adapter au monde réel et ne pas rester dans la virtualité. La vie d’un tchateur n’est donc pas si facile. La tchatche peut s’acquérir sur le net. Si elle disparait dans le monde réel, le tchateur peut être perçu comme une personne menant une double vie à ses risques et périls. La schizophrénie le guette. Il n’est pas le même devant son interlocuteur que lorsqu’il est « caché » derrière son ordinateur. Le comportement du tchateur est à surveiller. Autant le tchat peut révéler la personnalité du tchateur qu’il peut lui créer une bulle – un monde virtuel – dont il ne sort qu’occasionnellement. Le tchateur ne se rend pas compte de son enfermement sur lui-même. Le tchat est à double tranchant.

Pourquoi tchater ?

Certains y vont tous les jours ! Mais pourquoi les internautes sont-ils attirés par le tchat ? Les discussions sont parfois sans lendemain. Pour ne pas être déçu, mieux vaut discuter sans attentes précises. C’est le plaisir de parler qui doit passer avant toute chose. Le tchat permet de sortir de la solitude. Les internautes, en se connectant à leur réseau, ont régulièrement des nouvelles de leurs proches (famille, amis…). Les discussions en dehors du cercle d’amis permettent d’avoir un avis extérieur sur telle ou telle question. Le tchat évite parfois d’aller consulter un psychologue ou une assistante sociale. On trouve des réponses diverses et variées à des problèmes personnels en tchatant. C’est ainsi que se créent des liens sur le tchat. Ephémère, instantané, futile… les liens créés sont-ils à la hauteur de ceux que l’on peut créer dans le monde réel ? Cette question met en avant toute l’ambiguïté des liens. Peut-on créer des liens forts avec d’autres internautes comme de l’amour ou de l’amitié sans jamais se rencontrer ? Il arrive un moment où il faut rencontrer la personne pour aguerrir le lien et qu’il puisse perdurer. Dans le monde virtuel, tout peut s’arrêter du jour au lendemain sans demander l’avis de cet ami virtuel. Dans le monde réel, il faut fournir davantage d’explications. L’ami du monde réel connaît peut-être plus de détails : lieu de résidence, nom des parents… En situation de crise, si l’on veut stopper une amitié réelle, les moyens de pression pour obtenir le motif sont généralement plus nombreux. Le tchat déresponsabilise l’internaute dans ces relations avec les autres. C’est aussi la raison pour laquelle certains tchateurs préfèrent partager le salon d’un site de tchats plutôt que de faire entrer réellement quelqu’un dans leur maison. Les tchateurs n’ont pas de comptes à rendre. Le tchat évite les accrochages trop musclés. Les émoticônes sont la seule façon d’exprimer une émotion sur le net. Si le tchateur est vraiment fâché, les joutes verbales ne blessent pas autant qu’un coup de poing dans la figure.

Le tchat : un moyen de se rencontrer ?

Le tchat sert aussi à draguer. Cependant l’intermédiaire d’une webcam est souvent requis. On ne peut s’engager avec quelqu’un sans l’avoir vu. Faire la cours est un bien grand mot dans le monde virtuel. Complimenter, sourire ou rougir, les émoticônes et un beau discours ne remplacent pas les diners aux chandelles. L’amour virtuel existe-t-il ? Il y a toujours un moment où il faut se rencontrer pour aller plus loin dans la relation. C’est plus sain. Le tchat permet simplement d’accoster une personne, de la séduire avec ses propres mots et la rencontrer, un jour peut-être... Le tchateur-tchatcheur a plus de chances de séduire quelqu’un que dans la réalité. Il passe plus rapidement d’une personne à l’autre pour faire connaissance. Sans voir la photo de la personne, le tchateur discute en laissant libre court à son imagination. Le discours peut plaire. La partie est alors presque gagnée. Même si l’étape de la rencontre physique n’est pas passée, le tchateur est sûr d’avoir au minimum une personne avec laquelle il pourra parler : une amie. Dans la réalité, le physique est généralement la première chose que l’on observe.
L’amitié dans un cas comme celui-ci n’est pas systématiquement envisagée. Il faudra revoir la personne pour discuter à nouveau. Le tchateur, lui, sait qu’il a toujours cette personne dans ses contacts. En amour comme en amitié, le tchat est un bon début. Si la relation est clarifiée dès le départ, le tchat n’a pas de raison de s’arrêter. La réalité est souvent plus radicale et plus douloureuse. Le poids des mots y est plus fort. Sans avoir rencontrer la personne, la douleur devient virtuelle, elle aussi. La plupart des tchateurs le savent et se protègent ainsi plus facilement. Il faut savoir allier le monde virtuel et la réalité. Trouver un juste milieu pour vivre au mieux des relations qui finalement se complexifie avec internet. Les réseaux sociaux ont son un bon exemple. Peut-on devenir ami avec ses parents, ses cousins… ? En pratique, la réponse est positive mais les liens qui unissent un enfant à ses parents au sens large est plus qu’une simple amitié. Avec les réseaux sociaux, devenir ami avec son patron est monnaie courante. Là le lien de subordination est mis à mal. Communiquer sur internet bouleverse les liens issus du monde réel. Le tchat est donc à utiliser avec modération.

Comment peut-on tchater ?

Quelques clics et c’est parti ! Un bon moteur de recherche mène aux salons des sites de tchats, proprement dit. Sur ces sites, chaque salon a un sujet de conversation. Toutefois utiliser une messagerie instantanée, c’est aussi tchater. Les moyens pour bavarder sur le net sont multiples. Par exemple, sur certains réseaux sociaux, il est possible d’utiliser une messagerie instantanée pour avoir des discussions personnalisées avec ses amis. A partir d’un ordinateur, d’un téléphone portable ou autres tablettes, il possible de se connecter aux réseaux informatiques et de tchater. Mais il faut savoir rester soi-même lorsque l’on tchate. Rien ne sert de s’inventer un personnage fictif. Mentir n’est jamais la meilleure des solutions pour se faire des amis. Les informations partagées sont parfois très personnelles. Il est nécessaire d’avoir une entière confiance en son interlocuteur. Si c’est un proche, les problèmes de ce genre sont moindres. Il est ensuite plus facile de se réconcilier. Par contre, si l’interlocuteur est un parfait inconnu, il faut rester le plus prudent possible. Ne pas dévoiler sa vie privée à tous est un gage de sécurité. Il faut savoir garder des secrets. Le rôle des parents est d’imposer des règles à leurs enfants dès le plus jeune âge. Internet fait partie des choses à leur apprendre. L’éducation des médias et à internet n’est pas du rôle exclusif des parents. L’école, au sens général du terme, doit rendre plus responsables les jeunes citoyens. Mieux informer les jeunes, c’est leur préparer un avenir plus serein. Les médias et internet doivent être pris au sérieux. On ne peut pas tout dire et tout faire devant une caméra, sur le tchat ou à la radio. Tous les médias sont accessibles aux jeunes. Il revient aux adultes de faire comprendre les limites à ne pas franchir. Il faut leur montrer qu’insulter quelqu’un en public peut faire beaucoup dégâts dans la vie d’une personne. Le civisme commence par ce type de règle. Même sur le tchat ou les réseaux sociaux, certaines personnes regrettent ce qu’elles ont dit de leur patron. Elles n’ont plus de travail à cause d’une mauvaise parole dite sur internet. Tout finit par se savoir sur internet, un jour ou l’autre.

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